Comment bien choisir sa fontaine à eau
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Les avantages des « fontaines réseau » sur les « fontaines bonbonnes »
La complexification du monde des fontaines à eau rend parfois difficile le choix du modèle le plus adapté à ses besoins ; à commencer par le fait de se positionner entre le choix d’une fontaine avec bonbonnes ou d’une fontaine branchée sur le réseau – l’une et l’autre se faisant parfois férocement concurrence.
L’objectif, ici, n’est pas de donner des clefs pour se repérer au milieu du monde foisonnant des fontaines à eau – cela a fait l’objet d’un autre article (voir « Aiguiser son regard : l’art de choisir sa fontaine à eau ») – mais plutôt de partager notre point de vue de spécialiste de la fontaine à eau branchée sur le réseau, en opposition aux modèles se servant d’une technologie mobilisant des réservoirs en plastique.
Avertissement au lecteur : cet article a vocation à partager notre regard d’expert et, à ce titre, exprime une vision résolument engagée en faveur d’un côté de la Force (le bon côté évidemment !) que d’un autre. Pour autant, nous ne cherchons à convaincre personne ; nous avons simplement à cœur de clarifier notre démarche de professionnels dans la mesure où celle-ci n’est pas le fruit du hasard, mais bien d’un choix en conscience.
1. Soucieux d’écologie
Avec la mise en œuvre de la loi Egalim depuis janvier 2021, les fontaines à eau s’inscrivent dans l’ensemble des stratégies visant à faire évoluer nos modèles de consommation et de production afin de préserver notre environnement : l’idée notamment est de réduire, voire abandonner, les contenants en plastique à usage unique.
Ce qui ne sera pas chose aisée dans tous les domaines ; en particulier en ce qui concerne la distribution de l’eau en bouteilles, qui est assujettie à des lobbys puissants, étayés par des stratégies marketing agressives. Ainsi, de manière significative, la France est un des pays au monde les plus gourmands en bouteilles d’eau minérale.
Il faut savoir que la question de l’économie de l’eau, qui est une ressource précieuse parce que très inégalement répartie sur la planète, est étroitement liée à la production de plastique : en effet la fabrication d’une bouteille ou d’une bonbonne en plastique consomme en elle-même trois fois la quantité d’eau qu’elle peut contenir.
À cela s’ajoute également l’impact en termes d’empreinte carbone inhérent non seulement à la fabrication de ces contenants, mais aussi à leur acheminement auprès de l’utilisateur pour parer à son approvisionnement ; ce qui exige toute une logistique de transports, dont l’impact est loin d’être négligeable.
Ainsi, opter pour une fontaine avec bonbonnes revient pour une part à truquer la démarche écologique prévue par la loi Egalim en substituant à un ensemble de contenants en plastique de petite taille un contenant beaucoup plus massif – à l’inverse d’un système qui se branche sur le réseau, avec un système en détente directe pour distribuer de l’eau fraîche sans stagnation.
2. Au service du confort
Une autre conséquence qui découle de la conception des fontaines bonbonnes est celle de la praticité : car qui dit bonbonnes massives (d’une vingtaine de kilos en moyenne), dit une manutention loin d’être simple pour tout le monde. Surtout qu’il s’agit de porter ces contenants jusqu’à 1,20 mètre de hauteur, qui est la hauteur moyenne de ces fontaines pour éviter de disposer des robinets trop bas pour l’utilisateur.
A cela s’ajoute le fait que le stockage des bonbonnes peut s’avérer contraignant, car gourmand en termes d’espace à disposition – en plus du fait que, généralement, la conception des fontaines bonbonnes en fait des modèles bien plus massifs et encombrants que les fontaines sur réseau.
Mais le confort n’est pas qu’une question matérielle ou physique. Elle peut aussi se loger dans l’aspect financier :
- l’investissement est en effet non linéaire pour les fontaines traditionnelles, dans la mesure où il est proportionnel au nombre de bonbonnes que l’on commande.
- Ce qui implique en amont une gestion beaucoup plus rigoureuse, à l’aune des fluctuations inhérentes à ce mode de fonctionnement, que simplement payer en temps réel la consommation d’eau que l’on fait chaque jour lorsque l’on est branché sur le réseau d’eau.
3. La question de la qualité d’eau
Ces aspects peuvent être cependant balayés face à une inquiétude plus viscérale : celle de la qualité de l’eau. L’eau du réseau véhicule en effet parfois une image plus inquiétante que l’eau embouteillée ; notamment parce qu’on associe l’eau embouteillée à l’eau minérale et à son cortège d’images symbolisant la pureté absolue et la santé.
Même si l’eau du réseau est strictement surveillée pour répondre aux normes de potabilité, il est difficile de nier que, à certains endroits, on risque de retrouver :
- des traces de polluants résiduels hérités de l’activité industrielle en France et qui ne sont pas visés par les stations d’épuration
- des résidus issus de la chloration en amont de l’eau pour éliminer la présence de bactéries pathogènes qui peuvent, en retour, attaquer l’organisme.
Nous sommes, sur ce point, bien conscients de l’enjeu de fournir une eau d’une aussi grande qualité que possible. C’est pourquoi nous faisons le choix de proposer d’emblée des systèmes de filtration à base de charbon actif :
- leur action naturelle permet en premier lieu de filtrer les résidus chlorés
- les capacités « adsorbantes » du charbon actif lui permet de retenir l’ensemble des molécules de synthèse qui peuvent altérer la qualité de l’eau (l’adsorption consistant à fixer les molécules par polarité électrique).
Réciproquement, si l’eau stockée dans les bonbonnes peut être une « eau de source » ou une « eau minérale », elle est le plus souvent simplement étiquetée «eau de boisson » – chaque dénomination renvoyant à des normes et une réglementation spécifiques. Une eau de boisson en particulier est assujettie uniquement aux critères de potabilité appliqués pour l’eau du réseau – ce qui en fait une eau de qualité équivalente.
Par ailleurs, le contact prolongé avec un contenant en plastique conduit à retrouver des molécules de nature indésirable : des microparticules de plastique et de bisphénol A, qui interfèrent dangereusement avec le métabolisme (il est reconnu depuis quelques années comme un perturbateur endocrinien préoccupant). Or, aucune fontaine à bonbonnes ne dispose d’un quelconque système de filtration pour se prémunir de ces molécules.
4. En faveur d’une hygiène optimale
Le choix de se spécialiser dans les fontaines branchées sur le réseau concerne également le fait de fournir un matériel plus efficient en matière de préservation de l’intégrité bactériologique de l’eau. En effet, la conception même d’une fontaine bonbonne favorise les rétro-contaminations : soit la pollution par le contact des surfaces en y déposant des micro-organismes.
Plus précisément :
- les fontaines branchées sur le réseau intègrent un système électrique qui commande l’accès à l’eau par électrovanne : en sorte que le point d’activation de la fontaine est complètement isolé du système qui contrôle l’ouverture.
- en revanche, les fontaines avec bonbonnes utilisent en règle générale un système de coupure par pincement qui l’on actionne manuellement : à cet égard, la pièce qui commande l’accès à l’eau est d’une façon ou d’une autre contigüe au réservoir ; ce qui augmente significativement les risques de rétro-contamination, puisque le moindre contact avec la pièce représente un risque d’infection.
À quoi s’ajoute le fait que le stockage de l’eau dans un récipient signifie une stagnation qui est un état particulièrement propice à la prolifération des micro-organismes.
Enfin, une fois la contamination avérée – ce qui peut se produire aussi avec une fontaine sur réseau –, il s’avère beaucoup plus facile de désinfecter une machine équipée d’un système en détente directe qu’un système de vase communicant avec des commandes en plastique. Il est réciproquement plus écologique de désinfecter un système par banc de glace que d’être contraint de jeter tout un système de commandes en plastique – sans avoir la garantie d’avoir résolu définitivement le problème de contamination.
5. Quid des contraintes techniques
À rebours de cette analyse qui synthétise notre point de vue en faveur des fontaines branchées sur le réseau, nous terminons ici par la prise en compte de l’idée que l’installation d’une fontaine réseau serait bien plus contraignante qu’une fontaine bonbonne.
En effet, l’utilisation d’un réservoir autonome garantit la simplicité de l’installation d’une fontaine bonbonne en n’importe quel point d’un bâtiment – sans oublier toutefois la contrainte d’acheminer les réservoirs de plusieurs kilos jusqu’à leur emplacement. Tandis que les fontaines réseau exigent un raccordement à la structure du réseau d’eau qui pourrait limiter les possibilités d’installation.
Sur ce point, nous ne pouvons que parler au nom de nos capacités propres. Cette objection compréhensible ne tient pas, de fait, en regard de nos compétences techniques : jusqu’à présent, la force de notre enseigne réside dans le choix d’avoir formé nos équipes techniques dans la perspective de surmonter tous les obstacles qui peuvent empêcher une installation (hormis évidemment l’absence de tout point d’eau).
À ce jour, aucune installation s’est révélée infructueuse, quand bien même le raccordement a dû s’effectuer :
- à plusieurs centaines de mètres de distance
- en passant par des fourreaux souterrains ou par le biais des charpentes de hangars
- en traversant des murs ou en contournant de façon pratiquement invisible des obstacles.
En sorte que l’inconvénient d’une installation soumise à des conditions spécifiques ne peut être retenue contre nous.
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Ce petit plaidoyer en faveur de notre domaine d’expertise n’est en aucun cas une façon de discréditer les traditionnelles fontaines qui habitent l’imaginaire collectif (lorsque l’on parle de fontaines en entreprise, le modèle avec bonbonnes surgit spontanément à l’esprit) ; il est avant tout un argumentaire pour montrer que le choix entre l’un et l’autre repose en profondeur sur des engagements qui peuvent avoir différents impacts (tant écologiques, que pratiques, financiers et hygiéniques).
Plus précisément, il va de soi que nous ne défendons pas ici une vision binaire entre le Bien et le Mal pour inciter à adhérer à nos modèles ; mais il nous tient à cœur, en revanche, de partager les valeurs qui sous-tendent nos engagements en faveur du bien-être non seulement des individus, mais aussi à plus large échelle du monde au sein duquel nous ne sommes que de modestes passagers.
Dans tous les cas, et quels que soient les choix qui seront les vôtres, nous souhaitons évidemment que la Force soit à jamais avec le lecteur de cet article !