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Comment bien choisir sa fontaine à eau
La question, à l’heure actuelle, se pose de façon plus brûlante pour les entreprises que pour les particuliers : la raison en est la loi anti-gaspillage mise en place depuis janvier 2021 (loi Egalim). Celle-ci prévoit notamment, dans le cadre de son projet de faire évoluer nos modèles de consommation pour préserver l’environnement, la fin progressive du plastique à usage unique.
Investir dans une fontaine à eau représente à ce titre un moyen efficace de répondre à ces enjeux en réduisant l’usage de plastique attaché à l’embouteillement de l’eau – la France se positionnant parmi les pays les plus gourmands en bouteilles d’eau minérale – et l’empreinte carbone qui découle de cette production.
Cela posé, il s’offre à l’aventurier et à l’aventurière désireux-se de se procurer des fontaines à eau – que ce soit dans le cadre du milieu professionnel ou même pour son usage personnel – un vaste panel de possibilités qui en fait aujourd’hui une véritable jungle.
Loin de fournir ici les clefs qui permettraient à coup sûr de faire le choix le plus judicieux, l’objet de ce texte est de proposer quelques critères qui permettent de naviguer plus aisément dans cette jungle et de mieux sélectionner le prototype le plus adapté à vos besoins.
Six critères sont proposés, qui invitent à un regard critique de la surface vers la profondeur :
- l’esthétique
- la praticité
- la capacité et la consommation de la fontaine
- les options
- les critères de fiabilité
- l’hygiène
1. L’esthétique des fontaines
L’esthétique est certes affaire subjective, mais il est vrai que le monde de la fontaine en eau est riche en silhouettes possibles – des lignes cubiques aux architectures fluides et futuristes, au profit de volumes massifs ou de formes compactes. Évacuer cette dimension au profit d’une approche pragmatique revient à oublier que l’être humain est un être sensible à l’esthétique, et que l’esthétique constitue un langage à part entière.
Le choix d’une fontaine, comme celui de tout mobilier, est révélateur de l’intériorité de son propriétaire, de son goût pour les objets : elle reflète la profondeur de son regard sur le monde ; un regard qui ne se contente pas de savoir ce que font les choses, mais qui se concentre aussi sur la manière dont elles le font.
Investir dans une fontaine, en particulier dans le domaine professionnel, témoigne de la façon dont une entreprise accueille les personnes qui travaillent en son sein ou qui traversent ses espaces de travail – parce que nous admirons les palais plutôt que les chaumières, et les cathédrales plutôt que les églises.
Dans cette perspective, la question de la personnalisation est loin d’être anodine :
- elle renforce le rapport d’appropriation à l’objet comme volonté de contribuer au bien-être d’autrui,
- elle manifeste également la confiance en sa propre enseigne, si l’on choisit par exemple de personnaliser sa fontaine à l’image de son logo, ou dans les valeurs que l’on souhaite transmettre.
2. La praticité des fontaines
L’appréciation esthétique peut nourrir un rapport affectif à l’objet au détriment d’un recul critique quant à la façon dont il fonctionne. Si prendre en considération l’effet ornemental d’une fontaine n’est pas à négliger, il ne faut pas moins considérer la praticité des modèles.
En premier lieu, on peut opérer une distinction entre les fontaines traditionnelles avec un réservoir translucide, lesquelles habitent majoritairement les représentations individuelles, et les fontaines branchées sur le réseau, généralement beaucoup plus sobres et discrètes.
S’il est vrai qu’opter pour une fontaine à eau court-circuite la consommation de bouteilles d’eau, l’acte écologique est plus efficace s’il privilégie une fontaine branchée sur le réseau, car cette dernière réduit davantage la consommation de plastique en éliminant l’usage de bonbonnes dont il faut gérer le stockage et la manutention.
- Fontaine sur pied ou sur comptoir ?
En second lieu, la forme de la fontaine est liée à l’enjeu de répondre à certaines contraintes d’organisation de l’espace. Il s’agit là de distinguer les fontaines sur pied, dont l’architecture leur permet de se mettre à la hauteur des utilisateurs, des fontaines sur comptoir qui nécessitent un support pour un usage pleinement ergonomique.
À titre indicatif, les fontaines sur comptoir sont les modèles généralement prisés par les restaurateurs et les particuliers ; tandis que les fontaines sur pied sont davantage recherchées dans les milieux de l’industrie, des entreprises et des institutions médicales.
Il peut être intéressant de se renseigner, si les lignes d’une fontaine sur comptoir rencontrent davantage le besoin d’esthétique pour un environnement dépourvu de surfaces adaptées, si le fournisseur propose des solutions.
3. Capacité et consommation : déterminer ses besoins
Avec les dimensions de la fontaine se greffent d’autres paramètres techniques, en particulier la puissance en termes de débit – ce qui correspond à sa capacité à délivrer un volume d’eau par heure – et, réciproquement, la quantité d’énergie qu’elle consomme pour réfrigérer le volume qu’elle peut délivrer.
Typiquement, la séparation entre les modèles de fontaines en fonction du type d’activité (entreprises, restauration, milieu médical, etc.) est fondée sur la prise en compte des besoins en termes de puissance, laquelle peut varier de 15 litres par heure à 180 litres par heure pour les plus performants.
À cet égard, il y a deux tentations à esquiver :
* D’une part, la tentation de s’équiper d’un modèle excessivement puissant. Ainsi, les modèles fournissant un débit de 15 litres par heure conviennent aux usages d’une famille ; et un restaurateur atteint rarement les limites d’un distributeur apte à générer 60 litres d’eau réfrigérée ou d’eau gazeuse par heure.
* D’autre part, la tentation de s’équiper d’un modèle sous-performant par souci d’économie. Le risque avec un débit trop faible est d’être confronté à une vitesse de distribution lente : un débit de 15 litres par heure requiert près d’une minute pour remplir un verre ; contre quelques secondes pour un débit de 45 litres par heure.
Précisons que la capacité en « litres par heure » correspond à la capacité de réfrigération, laquelle est bien inférieure au débit instantané dont la machine fait preuve.
La qualité de sa conception et celle des composants internes jouent aussi un rôle. Un critère consiste à vérifier si le modèle bénéficie d’un système d’isolation renforcée : si cela s’avère plus exigeant en termes de conception et donc plus coûteux d’emblée, cela se révèle aussi plus rentable sur le long terme en regard des économies d’énergie (les modèles à isolation renforcée divisant parfois jusqu’à 7 la consommation électrique) – et réciproquement bien plus écologique.
4. Les options à prendre en compte
Si tous les modèles, a minima, délivrent de l’eau tempérée et de l’eau réfrigérée, certains élargissent le champ des possibles en incluant :
- soit un système de gazéification instantanée
- soit un système de chauffe-eau pour des infusions
- voire un panaché de toutes ces options pour les modèles les plus performants.
Il va de soi que plus l’on inclut d’options pour un système tout-en-un, plus l’investissement est conséquent ; un investissement qu’il s’agit de comparer à l’aune de l’économie réalisée au bout de quelques années à l’égard de la consommation de plastique incluse dans le prix de chaque bouteille, et du fait d’esquiver la nécessité d’investir dans une bouilloire – au profit de davantage de sécurité en évitant de manipuler un récipient rempli d’un liquide bouillant.
À savoir cependant que la gazéification instantanée de l’eau requiert la consommation de CO2 conditionné dans des bonbonnes sous pression ; et que l’usage répété d’un système de chauffe-eau peut entraîner la formation de tartre qu’il s’agit de traiter régulièrement pour une durée de vie optimale de la fontaine.
D’autres options peuvent être également prises en considération, qui touchent aux moyens de lutter contre la prolifération des agents infectieux. Parmi celles-ci, on peut évoquer :
- des systèmes de pédales
- des systèmes à déclenchement par cellules qui permettent d’éviter de toucher la fontaine – en particulier pour les sites particulièrement sensibles –
- soit encore des revêtements antimicrobiens exploitant des capsules de particules d’argent qui n’agressent pas la peau.
Dans le cas des systèmes à déclenchement par cellules, il est conseillé de s’interroger sur la fiabilité du matériel afin de s’assurer qu’aucun déclenchement intempestif ne puisse se produire en l’absence d’un utilisateur, au risque de provoquer des dégâts des eaux.
5. Critères pour évaluer la fiabilité d’une fontaine
Il peut sembler présomptueux d’avancer ici des critères permettant de vérifier la qualité d’une fontaine. Pour autant, il n’est plus possible ignorer les logiques d’obsolescence programmée qui alimentent le rapport consumériste à l’objet pour maintenir une forme d’expansion économique, propres aux politiques de certains constructeurs.
Ainsi, un rapide comparatif permet de vérifier que les modèles les moins coûteux – en apparence – sont ceux fabriqués en Chine ; mais investir dans ces modèles présente en revers un autre prix :
- celui tout d’abord de ce que coûte l’acheminement du matériel depuis les pays d’Asie en Europe en termes de pollution environnementale, à l’inverse des fontaines fabriquées en Europe, à proximité.
- Mais aussi le fait que la politique d’expansion économique des pays comme la Chine fait l’impasse, dans la conception des machines, sur les moyens de les réparer facilement.
Les questions environnementales, devenues brûlantes ces dernières décennies, se répercutent chez les constructeurs européens, qui conçoivent leurs modèles de façon à favoriser leur réparation in situ pour limiter le gaspillage de l’ensemble des composants.
6. Conception des fontaines et hygiène
Derrière la question de la conception se joue également le paramètre de l’hygiène, en termes de conditions qui permettent à un distributeur de préserver son intégrité sur le plan microbiologique. À ce titre, le premier réflexe est de se renseigner si la machine dispose d’une certification ACS (Attestation de Conformité Sanitaire) qui est un agrément officiel certifiant la qualité des matériaux et des équipements.
Il n’y a concrètement que deux façons possibles d’induire une contamination :
- soit par le biais de la source d’eau (réseau ou eau embouteillée) qui est cependant strictement surveillée
- soit par le biais d’une rétro-contamination, liée au fait que toucher une surface revient à y déposer des micro-organismes.
La distinction entre fontaines bonbonnes et fontaines branchées sur le réseau concerne pour une part la question de l’hygiène.
Dans le cas d’une fontaine sur réseau, le débit d’eau est déclenché par l’activation électrique d’une électrovanne, en sorte que le point de contact sur la fontaine se trouve isolé de la commande de l’ouverture. En revanche, les fontaines sur bonbonnes disposent en règle générale d’un système de coupure par pincement que l’on actionne manuellement : la pièce est ainsi la même que celle qui actionne l’accès à l’eau du réservoir, ou au mieux contigüe – ce qui amplifie les risques de rétro-contamination.
Par ailleurs, la stagnation de l’eau favorise la prolifération des micro-organismes, à l’inverse des modèles dotés d’un système en détente directe qui ne nécessite pas de cuve de stockage pour réfrigérer l’eau – ce qui rend ces derniers beaucoup plus sûrs.
Les matériaux de la carrosserie est un autre élément en ce sens, car ils définissent un type de surface qu’il est plus ou moins facile d’entretenir. Plus concrètement, les surfaces granuleuses privilégiées par certains constructeurs ont l’inconvénient de favoriser l’incrustation des saletés, qui sont des nids potentiels de prolifération bactérienne, à l’inverse des surfaces lisses comme le verre trempé ou les carrosseries en polycarbonate.
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Au terme de ce parcours, on espère ne pas avoir dérouté le lecteur ou la lectrice qui cherche à se renseigner sur la façon de choisir au mieux une fontaine d’eau, ni l’avoir perdu(e) au fil de cette analyse. Mais derrière le vaste panel de modèles qui est désormais proposé en France se cache un ensemble de paramètres plus ou moins abordés par les constructeurs ou les fournisseurs.
Pour récapituler, nous invitons la personne en quête d’un modèle adapté à ses besoins de ne pas négliger la dimension esthétique de la fontaine, mais de vérifier sa praticité, si ses performances sont adaptées à ses besoins, quelles options sont disponibles, quelle est l’origine du constructeur et si la conception de la fontaine favorise un rapport hygiénique à la distribution de l’eau.
Sur ce, nous vous souhaitons une joyeuse navigation dans le monde des fontaines à eau ; et si la lecture de ce texte a pu contribuer à répondre à vos interrogations et, éventuellement, à élargir vos horizons, nous vous invitons à jeter un coup d’œil à nos propres modèles, en espérant qu’ils sauront agréer à votre regard expert.